«Ça fait sept mois que je suis en France, je n’ai toujours pas pu aller à l’école.» Tee-shirt bleu et bonnet enfoncé sur la tête, l’adolescent préfère rester anonyme. Arrivé de Côte-d’Ivoire, il est en recours pour faire reconnaître sa minorité. En attendant, impossible pour lui de suivre une scolarité ou de bénéficier d’un hébergement. «Je suis venu pour être inscrit à l’école, recevoir une éducation. Quand on vit dans la rue, on peut être amené à faire de mauvaises choses», dit-il.
«Dans l’Oise, il n’y a aucune possibilité d’aller à l’école quand on n’est pas reconnu mineur, même quand on est en recours», précise Bénédicte Blanco, cofondatrice de l’association «Cent pour un toit Oise», qui héberge neuf mineurs isolés ou jeunes majeurs, dont fait partie le jeune homme. «La procédure dure si longtemps qu’ils ne sont pas loin de la majorité quand ils passent devant le juge des enfants. Et même s’ils sont reconnus mineurs, ils sont confinés huit mois à l’hôtel, sans pouvoir aller à l’école», ajoute-t-elle. De telle sorte qu’une fois âgés de 18 ans, ils ont généralement étudié moins de six mois. «Donc le juge leur refuse la carte de séjour», déplore Bénédicte Blanco.
«Logement pour tous, école pour tous, santé pour tous»
Le parcours de l’ado se confond avec celui des dizaines d’autres jeunes en recours de minorité venus manifester vendredi 20 juin à Paris, à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés. Sur la place de la Sorbonne (Ve arrondissement), une centaine de jeunes et leurs soutiens sont