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Libération
Reportage

Jeunes exilés à Paris : «C’est devenu impossible de mettre une tente sans tout de suite être délogé»

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Une semaine après l’évacuation de 400 jeunes étrangers logeant dans des tentes sur les quais de Seine à Paris, la plupart d’entre eux restent sans solution d’hébergement. Des associations dénoncent depuis plusieurs mois une volonté de «nettoyage social» de la région avant les Jeux olympiques.

Des militants d'Utopia 56, de l'Armée du salut et de Médecins du monde face à l'expulsion par la police de plusieurs camps de migrants, sur les rives de la Seine, à Paris le 6 mars 2024. (Tom Nicholson/Shutterstock.SIPA)
Par
Léo Thiery
Publié le 12/03/2024 à 19h12

Ils attendent par dizaine sur le parvis de l’hôtel de ville de Paris. Sous une pluie fine, quelques bourrasques d’un vent froid viennent balayer les visages des mineurs isolés venus ce lundi soir à la rencontre des militants de l’association Utopia 56, qui vient en aide aux personnes exilées.

«Ce soir, je n’ai pas de solution d’hébergement à vous proposer mais je peux vous indiquer un endroit pour dormir au sec comme des gares ou des stations de métro.» Emma, 24 ans, reste impuissante face aux situations de ces jeunes qui cherchent chaque soir un endroit où passer la nuit. Quelques conseils juridiques ou administratifs, mais aussi des questions plus simples sur leur état de santé ou leur moral rythment les échanges. «On leur demande aussi s’ils ont juste envie de parler, c’est bête mais ça fait parfois du bien», glisse la bénévole.

Mercredi 6 mars, Sur Twitter (renommé X), Utopia 56 a dénoncé l’évacuation d’un camp de 400 mineurs isolés situé entre le pont de Sully et le pont Marie, sur les quais de Seine, pointant une «chasse à l’homme pré-JO». La préfecture de police de Paris avait pris quelques heures plus tôt un arrêté d’expulsion des quais de Seine intra-muros. Raison invoquée : la montée des eaux, avec «l’arrivée d’ondes de crue se propageant en amont de Paris», avec un pic attendu le 6 mars.

Sit-in improvisé

Sur le parvis de l’hôtel de ville, ce lundi 12 mars, ils sont plusieurs à avoir vécu cette évacuation. «Quand la police est arrivée, on est partis tout