La défense présidentielle de Gérard Depardieu et le remaniement qui se fait attendre ne peuvent faire oublier la sinistre loi immigration, votée il y a moins de trois semaines. Ce dimanche 7 janvier, ce sont 200 personnalités de divers horizons qui signent une tribune dans l’Humanité et Mediapart, appelant à marcher le 21 janvier contre le texte voté avec l’appui de la droite et de l’extrême droite. Elles dénoncent un «tournant dangereux de notre République» et un texte rédigé «sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de ‘‘préférence nationale’’».
Les signataires vont de la sphère culturelle (Marina Foïs, Erik Orsenna, Claude Ponti) au monde syndical (Sophie Binet, Marylise Léon), en passant par les domaines religieux (Delphine Horvilleur), scientifiques (Jean Jouzel, Valérie Masson-Delmotte, Cédric Villani) et intellectuels (Pierre Rosanvallon, Benjamin Stora). Figurent aussi l’ancien Défenseur des droits Jacques Toubon, et le président du Conseil économique social et environnemental (CESE) Thierry Beaudet.
Décryptage
Côté politique, les représentants des principales forces de gauche se sont engagés dans cette tribune : Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF), Marine Tondelier (EELV) et Manuel Bompard (LFI). Autre signataire : la députée apparentée Renaissance Cécile Rilhac, membre de l’aile gauche de la macronie : «Il me paraissait important qu’au sein de la majorité à laquelle je suis toujours attachée, des gens continuent à dire que la loi n’est pas celle du gouvernement pour laquelle nous voulions légiférer», affirme-t-elle.
La tribune appelle «à manifester dans notre diversité» dimanche 21 janvier, avec le mot d’ordre «Marchons pour la Liberté, l’Égalité, la Fraternité». «Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société», les signataires demandent aussi à Emmanuel Macron «de ne pas promulguer cette loi».
Une autre manifestation prévue le 14 janvier
Une manifestation a également eu lieu vendredi 4 janvier à Paris, rassemblant une centaine de personnes, pour appeler à un «grand rassemblement le 14 janvier», qui devra être «massif» contre ce texte.
Promis depuis un an et demi par le gouvernement, le projet de loi sur l’immigration a été adopté le 19 décembre à l’issue d’un parcours chaotique. Il doit désormais être validé avant fin janvier par le Conseil constitutionnel, saisi par le président de la République lui-même en raison de doutes sur la constitutionnalité d’une batterie de mesures très droitières.