Elle décroche entre deux rendez-vous. Catherine est assistante sociale. Elle travaille depuis belle lurette en région parisienne. «Le monde entier passe dans mon bureau», dit-elle fièrement. Des histoires violentes, tristes, compliquées qui se terminent bien de temps à autre. Les démunis qui défilent sous ses yeux la dessinent comme une super-héroïne des temps modernes. «Nous faisons en sorte de ne pas montrer nos faiblesses et nos inquiétudes face aux nombreuses situations de détresse. Tout devient de plus en plus dur pour les étrangers. C’est épuisant. J’ai l’impression d’être impuissante. Il faut une tonne de papiers pour chaque demande et une attente interminable, explique l’assistante sociale qui approche de la retraite. Les politiques tirent de plus en plus sur la corde sans se rendre compte des réalités. Dans les semaines à venir, on va devoir trier entre les étrangers en situation régulière et les Français au moment de les orienter. Je ne pensais pas en arriver là ; je sais que je ne suis pas la seule à avoir honte.»
Analyse
Une référence directe à la loi immigration votée en décembre par les parlementaires