Il existe plusieurs façons de voir les choses. On peut écrire sans ciller que la loi «asile immigration» – qui a fracturé la sphère politique juste avant Noël – met tout le monde d’accord. Les divergences sur le fond sont profondes mais les associations et les élus se rejoignent sur le même constat : le texte est une victoire «idéologique» du Rassemblement national. Le président de la République est le dernier à y croire. Fin de l’automaticité du droit du sol, extension de la déchéance de nationalité, rétablissement du délit de séjour irrégulier et «préférence nationale» appliquée aux aides sociales ? Il refuse de s’aligner ; répète sur tous les tons que sa loi ne joue pas à touche-touche avec l’extrême droite.
Emmanuel Macron admet (à peine) que la situation politique l’a contraint à trouver un accord avec la droite parlementaire. Et que le texte final est différent de celui imaginé dans son esprit au départ. Le Président mise sur le Conseil constitutionnel – qui se prononcera jeudi – pour effacer de la loi les mesures les plus raides. Il espère que des bouts de son texte se fassent censurer ? Une étrange sortie de secours. En attendant, la droite extrême et l’extrême droite fanfaronnent. Elles actent déjà leur victoire ; peu importe la décision des «sages».
Des manifestations et des rapports
Une autre ambiance à gauche. Elle cherche des solutions pour se faire entendre afin de reprendre des plumes dans la baston idéologique et empêcher le pire. Une grande marche est prévue dimanche pour exiger la non-promulga