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Mayotte : la Défenseure des droits dénonce des contrôles d’identité policiers illégaux ciblant les migrants

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Les contrôles à proximité, voire dans l’enceinte, des associations humanitaires et des centres de soins privent les personnes migrantes de leurs droits fondamentaux, dénonce l’autorité administrative indépendante dans un avis que s’est procuré «Libération».
A Mayotte, en juillet 2024. (DR)
publié le 12 septembre 2024 à 11h47

«Il est arrivé que des policiers rentrent dans notre salle d’attente !» Cette médecin d’un dispensaire de Mayotte ne cache pas son indignation, face à la «récurrence» des contrôles qu’elle assimile à de «l’intimidation». «Des malades, vus par un médecin et attendant que la pharmacie délivre leur traitement, ont été arrêtés», poursuit la praticienne auprès de Libé. Elle en est parfois réduite à traverser la rue qui la sépare de la radiologie avec son patient pour éviter qu’il ne soit interpellé.

Droits fondamentaux menacés

Ces contrôles d’identité, réalisés par la police aux frontières (PAF) et le groupe d’appui opérationnel (GAO) de la police nationale, visent à arrêter les immigrés en situation irrégulière. Plus de 40 % des 321 000 habitants de Mayotte sont de nationalité étrangère, dont la majorité sans papier, venus principalement de l’archipel voisin des Comores. En 2023, l’Etat a effectué 24 467 reconduites à la frontière. Les policiers ciblent les lieux où les personnes en situation irrégulière ont des chances de se trouver, près des centres de soins et des associations humanitaires. Pour ces dernières, la méthode dissuade ces publics de bénéficier des services auxquels ils ont droit : accompagnement administratif, accès au logement et à l’éducation, a