Menu
Libération
Analyse

Mayotte : le droit du sol, déjà affaibli, en passe d’être durci

Article réservé aux abonnés
En annonçant, ce dimanche 11 février, la volonté d’abolir le droit du sol dans ce département de l’océan Indien confronté à une grave crise migratoire, le ministre de l’Intérieur parachève une tendance longue et consacre un statut législatif déjà unique par rapport au reste du pays.
Cette jeune fille a réussi à obtenir la nationalité française après de longs mois de combat avec la préfecture puis le vice-rectorat, à Mayotte, en octobre 2015. (Constant Formé-Bècherat/Hans Lucas. AFP)
publié le 11 février 2024 à 17h23

Un régime d’exception pour Mayotte : voilà ce que dessine le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, en annonçant, ce matin du dimanche 11 février, une réforme de la Constitution et l’abolition du droit du sol dans ce département français de l’océan Indien. Il parachève en fait une tendance longue, consacrant une situation législative déjà unique par rapport au reste du pays.

L’exception ultramarine est prévue par la Constitution : «Dans les départements et les régions d’outre-mer, les lois et règlements sont applicables de plein droit. Ils peuvent faire l’objet d’adaptations tenant aux caractéristiques et contraintes particulières de ces collectivités.» Or Mayotte cumule de nombreuses particularités. Le 101e département est aujourd’hui le plus jeune, le moins diplômé et le plus pauvre de France. La population de l’île a augmenté au cours des dernières décennies de manière «hors norme», écrit l’Insee, «aussi bien au rega