La gauche s’est indignée ce dimanche 11 février de l’annonce, par Gérald Darmanin, d’une révision constitutionnelle pour supprimer le droit du sol à Mayotte. Il s’agit la de la réponse du ministre de l’Intérieur à la grave crise migratoire et à la situation sociale et sécuritaire explosive qui ébranlent l’île de l’océan Indien.
Le PS s’opposera à cette révision de la Constitution, a d’ores et déjà fait savoir le patron des députés socialistes, Boris Vallaud, sur France 3. «Est-ce que la révision constitutionnelle du droit du sol va changer quoi que ce soit à la situation à Mayotte ?» a-t-il interpellé. «Je ne le crois pas, voilà pourquoi je ne suis pas favorable à la révision du droit du sol à Mayotte, qui est déjà sous l’empire d’un régime juridique qui est beaucoup plus sévère pour obtenir la nationalité française que tout le reste de la France», a-t-il souligné.
🗣️| L'Entretien
— DimancheEnPolitique (@DimPolitique) February 11, 2024
🟣 Le #PS s'opposera à la révision constitutionnelle sur le droit du sol à #Mayotte, déclare @BorisVallaud président des députés @socialistesAN. #Dimpol @letellier_ftv @FranceTV #France3 pic.twitter.com/8IHUqgZKHx
«Le droit du sol n’est pas négociable. Il est déjà adapté à Mayotte, et il n’a pas fait la démonstration que cela ait changé quoi que ce soit», a-t-il insisté. «Je ne dis pas qu’il n’y a pas de difficultés à Mayotte, je dis que la façon dont le gouvernement les prend est une mauvaise façon de faire», a-t-il ajouté, soulignant que malgré «déjà deux opérations de gendarmerie» dans l’île et «des annonces», «les services publics sont incroyablement dysfonctionnels».
Pour la tête de liste écologiste aux européennes, Marie Toussaint, «mettre fin au droit du sol à Mayotte ne résoudra pas les difficultés du territoire, mais cela vient abîmer notre République». «La démolition de nos valeurs par un président de la République qui devance l’extrême droite est un recul terrible», a-t-elle estimé sur X (anciennement Twitter).
Tribune
Le député écologiste Aurélien Taché a lui aussi dénoncé la mesure sur BFM TV : «Quand on rompt comme ça avec le droit du sol, qui est attaché à l’histoire républicaine française depuis plus de deux siècles, c’est qu’on considère que la nationalité n’est plus attachée à l’endroit où vous naissez mais à l’origine ou la nationalité de vos parents. C’est extrêmement grave».
Selon lui, «si cette disposition va jusqu’au bout et si Marine Le Pen arrive au pouvoir ensuite, c’est la fin du droit du sol en France». L’eurodéputée insoumise Manon Aubry a déploré sur X «cette nouvelle victoire idéologique» de l’extrême droite, qui «applaudit» à l’annonce de Gérald Darmanin. Et de dénoncer : «Après avoir brisé le tabou de la préférence nationale, la macronie attaque la conception même de la nationalité, fondement de la République.»