Dans un contexte de nombreuses traversées migratoires, un corps a été découvert sur la plage de Calais et un autre repêché en mer ce mercredi 6 novembre au matin, au lendemain de la récupération de deux autres corps dans la Manche, a fait savoir le parquet de Boulogne-sur-Mer. «Depuis hier après-midi, quatre corps ont été découverts en mer ou sur le littoral à Calais ou au large de Calais : deux hier (mardi) en mer, un ce matin (mercredi) au niveau de la digue de la plage de Calais et un nouveau ce matin en mer», a déclaré le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras. En une semaine, huit corps ont été retrouvés dans cette zone.
Le procureur précise que les corps découverts mardi et mercredi sont «altérés et difficilement identifiables» mais que celui découvert mercredi matin au niveau de la digue de la plage de Calais portait «des papiers évoquant qu’il s’agit du corps d’un homme de nationalité syrienne». «Outre des investigations médico-légales, les actes d’enquête auront pour but de déterminer si ces corps peuvent être rattachés aux naufrages ou évènements maritimes avec décès survenus dernièrement, en déterminant l’événement en cause», résume Guirec Le Bras.
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Le 23 octobre, au moins trois migrants étaient décédés dans un naufrage, pour lequel les autorités évoquaient de possibles victimes disparues. Le parquet avait fait état quelques jours plus tard d’une «interrogation» persistante en raison d’un écart entre le nombre de personnes repêchées et certains témoignages sur le nombre de passagers à bord.
Samedi matin, un autre corps a été trouvé sur la plage de Sangatte, toute proche de Calais, et trois l’avaient été sur la plage de Saint-Etienne-au-Mont, près de Boulogne-sur-Mer, mercredi dernier, jour où un migrant avait également trouvé la mort dans une tentative de traversée.
«Ces drames vont se répéter»
Sans compter les deux corps découverts ce mercredi, les deux repêchés mardi et celui découvert samedi, pas encore identifiés formellement comme ceux de migrants, au moins 60 candidats à l’exil sont décédés en tentant de traverser la Manche depuis le début de l’année. Cela fait déjà de 2024 l’année la plus coûteuse en vies humaines depuis l’apparition du phénomène des traversées de la Manche sur de petites embarcations en 2018.
«La Manche ramène les corps des personnes que les choix politiques tuent à la frontière. Nos pensées vont aux familles qui cherchent et pleurent les leurs», a écrit mercredi sur X l’association l’Auberge des migrants, qui vient en aide aux exilés sur le littoral. «L’année n’est pas terminée et tant que les politiques aux frontières ne changeront pas, ces drames vont se répéter, inlassablement», s’alarme l’association. Entre 1er et le 5 novembre, 874 migrants ont traversé la Manche sur de petites embarcations pour atteindre les côtes anglaises, selon le décompte du ministère britannique de l’Intérieur.