Au moins douze exilés sont morts au large du cap Gris-Nez, entre Boulogne-sur-Mer et Calais, en fin de matinée, ce mardi 3 septembre, dans une tentative de passage de la Manche en small boat. Dix femmes, deux hommes, majoritairement de nationalité érythréenne : six d’entre eux sont mineurs, «d’apparence jeune, adolescente», précise le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras. C’est le naufrage le plus meurtrier depuis celui qui avait causé 27 décès le 24 novembre 2021, aux environs de Calais. Deux personnes sont a priori portées disparues, selon le décompte effectué par les secours auprès des 51 rescapés, dont deux étaient en urgence absolue mardi soir. L’année est particulièrement meurtrière sur la frontière littorale de la Côte d’Opale : avant ce drame, 25 personnes y ont trouvé la mort depuis janvier, renversées sur le bord de la route, par noyade, mais aussi par étouffement dans des mouvements de foule, quand ils sont trop nombreux à vouloir monter dans le même canot pneumatique.
«L’embarcation était extrêmement frêle, de moins de 7 mètres de long, et 65 personnes s’y sont faites entasser par des passeurs», décrit Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, en déplacement sur le port de Boulogne-sur-Mer, là où les naufragés ont été pris en charge,