Des dossiers colorés sous ses yeux. Des «preuves», dit-elle. Ses mains sont posées à plat sur la table. Hind, 28 ans, est à la Bourse du travail de Gennevilliers pour raconter son histoire. Un vendredi nuageux qui la fait replonger dans «la souffrance». Hind habite dans les Hauts-de-Seine avec son époux et leur fille, qui est chez les «petits» à la maternelle. L’école est finie. Elle court entre les tables pendant que sa mère cherche ses mots. «Je commence.» Elle est arrivée en France en 2019 en provenance de l’Ouest algérien. Sans papiers, Hind trouve un travail chez NTI. Une entreprise sous-traitante des groupes Veolia, Suez, Urbaser et Paprec. Elle charbonne dans les centres de traitement des déchets de toute la région parisienne. «C’était dur, explique-t-elle sous le regard du coordinateur de la CGT, Ali Chaligui. Je n’avais même pas de contrat de travail. Je n’avais pas le droit à des congés payés, des paniers repas ou à un congé maternité. J’ai arrêté de trier les déchets à huit mois de grossesse. C’était très dangereux pour le bébé avec toute la saleté que je respirais.» Elle entrouvre un de ses dossiers colorés qui laisse apparaître des clichés pour accompagner ses mots.
Un effet boule de neige
Une situation qui a duré de longues années. NTI a mis la clé sous la porte en 2023. Une liquidation judiciaire après de nombreux contrôles. Récemment,