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Reportage

Occupation de la Gaîté lyrique : «On en veut à ceux qui ont les moyens de mettre ces jeunes à l’abri et qui ne le font pas»

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Dans l’établissement culturel parisien occupé depuis un mois par un collectif de mineurs isolés, la fatigue gagne les occupants et les équipes, alors que la réponse de l’Etat et de la ville, qui se renvoient la balle, se fait toujours attendre.
Dans les locaux de la Gaîté lyrique, à Paris, le 15 janvier. L'établissement culturel est occupé par 300 mineurs isolés sans papiers. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
par Rachid Laïreche, Camille Paix et photo Stéphane Lagoutte
publié le 20 janvier 2025 à 17h39

Les traits sont tirés. Juliette Donadieu et David Robert se posent sur un canapé rouge dans la partie non occupée de la Gaîté lyrique. La directrice et le porte-parole du lieu portent une tonne sur leurs épaules. Ils se sentent seuls, abandonnés par les pouvoirs publics. Ils subissent l’absence de solution. Le mot «enlisement» revient à foison. Le lieu culturel parisien, occupé par un collectif de mineurs isolés, est fermé au public depuis le 10 décembre et sa programmation à l’arrêt. Au premier étage, les jeunes – ils étaient 200 début décembre, 300 aujourd’hui – dorment collés les uns aux autres sur de petits matelas. Au même moment se joue un match de ping-pong sans fin entre l’Etat et la mairie de Paris.

La prise en charge des personnes sans abri relève de la compétence de la mairie pour les mineurs, de l’Etat pour les majeurs. Pour les jeunes dont le statut de mineur n’a pas été reconnu, et qui attendent les résultats de leur recours, c’est le vide juridique : dans l’impossibilité d’être pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance, ils restent souvent à la rue. La direction