Une île paralysée et une situation qui se rapproche chaque jour un peu plus du chaos. Depuis le 22 janvier, Mayotte est à l’arrêt. Sur les axes principaux de Grande-Terre, la circulation est entravée par des barrages. Une partie d’entre eux sont dressés par des collectifs de citoyens, soutenus par certains syndicalistes et des politiciens locaux, pour dénoncer l’insécurité qui empoisonne la vie des habitants du 101e département français. Les autres sont érigés par des groupes de jeunes qui en profitent pour racketter ceux qui s’aventurent sur les routes. Au milieu, la population, qui subit déjà depuis des mois une crise de l’eau, est comme prise en otage. «On n’en peut plus, on est à bout. On se lève avec la peur au ventre, on va travailler avec la peur au ventre, on se couche avec la peur au ventre», souffle Ibrahim (1), enseignant à Mamoudzou, le chef-lieu.
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Sur place, tout fonctionne au ralenti, ou ne fonctionne plus du tout. Les transports scolaires sont à l’arrêt, des écoles ferment régulièrement leurs portes, fautes de profs ou à cause des violences. «Dans les grandes surfaces, des rayons sont vid