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Reportage d’«Envoyé spécial» : la parole raciste ne se libère pas, elle est libre depuis des lustres

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Une séquence où l’on voit une aide-soignante noire, Divine Kinkela, se faire agonir d’injures par ses voisins, suscite l’émotion. Combien d’autres xénophobes n’ont pas été filmés ?
Divine Kinkela, victime de propos racistes de ses voisins dans le reportage d'«Envoyé spécial» diffusé le jeudi 20 juin 2024. (Capture Envoyé Spécial)
publié le 21 juin 2024 à 18h04

La séquence est partout. Un morceau du reportage d’Envoyé spécial diffusé, sur France 2, a été vu des millions de fois sur les réseaux sociaux. Le magazine d’investigation présente la situation de Divine Kinkela, une aide-soignante noire qui est victime de racisme de la part de ses voisins. Des phrases du genre : «On fait ce qu’on veut, on est chez nous, alors tu dégages. On est en France, on fait ce qu’on veut, on te l’apprendra si tu ne sais pas.» La parole se libère, paraît-il. Les politiques (surtout ceux du Nouveau Front populaire) prennent la défense de Divine. «Soutien», disent-ils.

La parole ne se libère pas. Elle est libre depuis des lustres. Il suffit de se balader dans le pays et tendre le micro. Les «bougnoules», les «bamboulas», les «sale Arabe» et les «sale noir» pleuvent.

Il suffit de jeter un œil dans le programme du RN

Il existe des moments où les tensions sont plus fortes, comme en ce moment, à l’approche des élections législatives anticipées, mais le racisme est décomplexé. On peut aussi faire les théoriciens avec des mots jolis. Dire que les électeurs du Rassemblement national sont des méprisés qui combattent les élites. Il y a une part de vérité, forcément. Les rais