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Décryptage

Derrière l'occupation de la Gaîté lyrique, un collectif de mineurs isolés structuré par un an et demi de lutte

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Crise du logementdossier
Auto-organisés, motivés et revendiquant le caractère politique de leur combat, les membres du Collectif des jeunes du parc de Belleville occupent depuis un mois l’institution culturelle parisienne pour demander l’accès à un logement digne.
La façade de la Gaîté lyrique, à Paris le 15 janvier 2025, occupée depuis le 10 décembre par 300 mineurs isolés sans papiers. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 20 janvier 2025 à 17h36

«Un toit c’est un droit.» Trente ans après les premières mobilisations de l’association Droit au logement, le mot d’ordre n’a pas changé. Il orne les vidéos et autres affiches taillées pour les réseaux sociaux du Collectif des jeunes du parc de Belleville. Le collectif, digne héritier du DAL, est né il y a un peu plus d’un an dans le parc du XXe arrondissement de Paris, où plus de 200 mineurs isolés et sans toit avaient trouvé un semblant de refuge. Depuis un mois, ils ont pris possession de la Gaîté lyrique pour dénoncer leur abandon et ne pas passer l’hiver glacial dans les rues de la capitale.

Approchés puis épaulés par les habitants de cet arrondissement populaire de l’Est parisien quand ils dormaient dans le parc, les jeunes se sont organisés et structurés. Fait assez rare pour être souligné, ce collectif-là a émergé de la base. De gamins à la rue, ces mineurs isolés sont devenus des militants. Entre coups médiatiques et mise à l’abri, ils multiplient depuis les occupations et les tentatives d’alerte auprès de la mairie. Au printemps 2024, au bout de trois mois de squat dan