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Libération
Reportage

«Si vous nous laissez dans la rue, c’est la rue qui va nous prendre» : à Marseille, des mineurs non accompagnés réclament leur mise à l’abri

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Sans hébergement depuis une évaluation négative de leur minorité, de jeunes exilés se sont mobilisés, mercredi 23 juillet, dans la cité phocéenne, pour que les institutions cessent de les ignorer et prennent en considération leur situation.
des mineurs isolés, qui dorment dans sous un kiosque municipal, se mobilisent à Marseille, le 23 juillet 2025. (Patrick Gherdoussi/Divergence pour Libération)
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 24 juillet 2025 à 19h40

Les jeunes ont quitté leur campement, quelques tentes posées sous un kiosque en haut de la Canebière, pour marcher en direction du Vieux-Port avec pancartes, mégaphones et casseroles pour faire du bruit, à défaut d’être entendus. Mercredi 23 juillet au matin, une quarantaine de mineurs non accompagnés (MNA), aux côtés de leurs soutiens, tentent une nouvelle fois d’alerter les autorités sur leur situation, résumée dans un tract distribué en chemin aux passants et touristes : cela fait maintenant trois semaines que ces jeunes exilés ont investi un kiosque des Réformés, au cœur de Marseille. Ils ont été laissés à la rue, après une évaluation négative de leur minorité par l’association mandatée par le conseil départemental, responsable de leur prise en charge dans le cadre de l’Aide sociale à l’enfance.

En attendant l’issue de leur recours devant la justice, qui peut prendre plusieurs mois, aucune solution d’hébergement ne leur est proposée par l’institution. C’est pour briser l’indifférence générale qu’avec le collectif Binkadi, autogéré par des jeunes exilés comme eux, ils ont voulu interpeller la mairie de Marseille pour demande