Un document de trois pages aux lourdes répercussions. Bruno Retailleau a envoyé une nouvelle circulaire aux préfets ce jeudi 23 janvier durcissant les régularisations des travailleurs sans papiers, d’après un texte que Le Figaro. Le très droitier ministre de l’Intérieur y souligne que «la voie d’admission exceptionnelle au séjour (AES) n’est pas la voie normale d’immigration et d’accès au séjour. Visant des étrangers en situation irrégulière, elle doit demeurer une voie exceptionnelle».
Si la circulaire Retailleau ne change pas à proprement parler les critères pour obtenir cette «admission exceptionnelle au séjour», elle demande clairement aux préfets de serrer la vis en matière de régularisation. Ainsi la circulaire Valls faisait la promotion d’une politique d’immigration «lucide et équilibrée» et enjoignait les préfets à «une juste prise en compte des réalités humaines», le texte de Bruno Retailleau muscle son approche des régularisations.
Interview
Pour être admissible, un travailleur sans-papier doit en théorie vivre depuis au moins trois ans en France et justifier d’au moins deux ans de travail. Mais dans la nouvelle circulaire qui sera prochainement publiée, Bruno Retailleau écrit qu’«une durée de présence d’au moins sept ans constitue l’un des indices d’intégration pertinent».
Bruno Retailleau doit présenter cette nouvelle circulaire vendredi lors d’un déplacement dans les Yvelines. Tenant d’une ligne de fermeté sur l’immigration, le ministre LR a annoncé à de multiples reprises son intention de revoir la circulaire Valls censée donner le «la» en matière de régularisation au cas par cas des étrangers en situation irrégulière.des indices d’intégration pertinent».
«Priorités du gouvernement»
«La maîtrise des flux migratoires, en particulier par la lutte contre l’immigration irrégulière, et le renforcement des étrangers en France constituent les priorités du gouvernement», met en exergue la circulaire du ministre de l’Intérieur.
En 2023, la circulaire avait permis à 34 724 personnes d’obtenir des papiers (+ 0.3 % par rapport à 2022), selon les données du ministère de l’Intérieur : 11 525 au titre du travail, 22 167 pour motif familial, et un millier sous statut d’étudiant.