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Libération
Récit

«Une manière de faire du mal à ceux qui aident les exilés» : à l’image du centre Primo-Levi, le monde associatif éprouvé par les coupes budgétaires

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Les baisse de subventions, dont celles de l’emblématique structure d’aide aux victimes de torture, résultent de «raisons idéologiques» et de l’héritage de Gérald Darmanin et Bruno Retailleau à l’Intérieur, dénoncent bénévoles et employés du secteur.

Paris, le 30 septembre 2025.Au centre Primo Levi. Déborah Caetano (Responsable du service Accueil) et Sibel Agrali (directrice du centre de soin) *** Local Caption *** Paris, le 30 septembre 2025.Au centre Primo Levi. Déborah Caetano (Responsable du service Accueil) et Sibel Agrali (directrice du centre de soin) (Ava du Parc/Liberation)
ParRachid Laïreche
Reporter au service société
Publié le 19/10/2025 à 7h06

Une sorte de défilé, des témoignages sans plaintes, et une phrase qui revient en boucle. «Je suis arrivée dans cette structure par hasard, mais je me suis rendu compte que ce n’est pas un hasard.» Sibel Agrali a été la première à la lâcher. La directrice de soins du centre Primo-Levi, qui a fui la Turquie avec ses parents lorsqu’elle était enfant, a été rattrapée par son passé. Dans les locaux de l’association, situés dans le XIIIe arrondissement de Paris, elle et ses collègues se dédient au soutien des personnes exilées en France, victimes de la torture et de la violence politique. «On soigne ce que l’être humain est capable de faire de pire», résument Sibel Agrali et ses collègues, Déborah Caetano et Aurélia Malhou. Elles appuient : «En rentrant chez nous, on ne peut pas raconter notre journée de travail à nos proches et répéter toutes les douleurs qu’on entend ici.»

Le centre Primo-Levi est une référence dans son domaine en France. Mais une mauvaise nouvelle est tombée en juin. Un simple mail en provenance de la Direction générale des étrangers en France (DGEF), dépendant du ministère de l’Intérieur, l’annonce : l’association n’est plus bénéficiaire des fonds européens relatifs à l’asile, la migration et l’intégration. Des associations porteuses de projets candidatent tous les ans pour obten