Menu
Libération
Interview

Vis-à-vis des personnes migrantes, «l’Etat produit du sans-abrisme, qu’il ne reconnaît pas comme tel»

Article réservé aux abonnés
Après avoir étudié pendant plusieurs années les politiques de «mise à l’abri» des exilés à la rue, la chercheuse Pauline Doyen en a tiré un rapport, dans lequel elle décrit un système fragilisant.
Des demandeurs d'asile africains sous le pont Marie, près de Notre-Dame, le 17 janvier 2024 à Paris. (Samuel Aranda /Getty Images. AFP)
publié le 21 juin 2025 à 11h46

Pauline Doyen, doctorante et chercheuse, travaille depuis des années sur les politiques publiques d’hébergement des personnes migrantes précaires, notamment à Paris. Dans un rapport intitulé «Les campements et le sans-abrisme des personnes migrantes à Paris depuis 2015. L’institutionnalisation d’un accueil a minima», elle met en lumière la gestion dans l’urgence des campements de migrants par les pouvoirs publics. La politique portée par le ministre de l’Intérieur actuel, Bruno Retailleau, n’arrange rien. Le rapport souligne aussi la violence subie par les exilés, ballottés d’un campement à un autre, d’un bus à un autre, d’une ville à une autre, sous le regard de la police.

Pourquoi avez-vous travaillé sur ce sujet ?

J’ai fait des maraudes durant un an et demi, où j’étais intervenante s