Et en quelques heures à peine, la deuxième ville de France s’est retrouvée prise au piège, ses habitants appelés à se confiner, ses pistes d’aéroports fermées et ses trains à quai, immobilisés. En cause : un incendie qui s’est déclaré ce mardi dans la matinée sur la commune des Pennes-Mirabeau, limitrophe de Marseille. Poussées par un mistral très violent, les flammes se sont propagées à toute vitesse, engloutissant les hectares de végétation à une vitesse éclair. «Les conditions météo sont défavorables sur le terrain, la vitesse de propagation du feu est très rapide», ont souligné les pompiers des Bouches-du-Rhône.

Alors qu’une fumée épaisse flotte enveloppe le Vieux-Port, tous les Marseillais ont été appelés à rester chez eux. Et en parallèle, c’est toute la ville qui doit s’isoler et couper tous ses moyens de transport.

D’abord, concernant la situation sur le rail, la SNCF a annoncé dans l’après-midi que la circulation des trains était «interrompue au départ et à l’arrivée de Marseille en direction du nord et du sud-ouest, en raison d’un incendie aux abords des voies vers l’Estaque», sans que cela ne touche les trains en direction de l’Est. Les TGV au départ de Paris et à destination de Marseille, Toulon et Nice sont ainsi supprimés. A l’inverse, les trains au départ de Paris et à destination de Lyon, Nîmes, Montpellier et Perpignan circulent. La gare Saint Charles reste ouverte aux voyageurs.

Mais l’heure de reprise des circulations est «actuellement indéterminée», poursuit la SNCF Voyageurs dans un communiqué ce mardi soir, tout en exhortant «les passagers à reporter leur voyage et à ne pas se rendre en gare». Le personnel de l’entreprise de transport a, lui, été évacué, rapporte SNCF Réseau.

Par ailleurs, la circulation des trains régionaux entre Marseille et Miramas via Rognac et via Martigues est interrompue, rapporte le réseau de transport en commun de la région PACA (trains ZOU !) sur son compte X, ajoutant qu’une reprise de la circulation est attendue en début de soirée. Les circulations sont toutefois maintenues en train régional vers Nice-Vintimille et Aix-Ville.

Au-delà de la circulation ferroviaire, la circulation routière subit elle aussi les conséquences des flammes. Dans un message publié sur X, la métropole Aix-Marseille-Provence annonce que des portions des autoroutes A55 et A50, dans le nord de la ville, ont été fermées, ainsi que plusieurs tunnels routiers de la ville de Marseille.

Même situation pour «l’axe littoral Nord /Sud et la bretelle Dame du Tunnel Joliette», souligne la même source. Plusieurs lignes de bus et de cars ont également été suspendues. «Evitez ou différez vos déplacements pour faciliter l’arrivée et l’intervention des secours», met ainsi en garde la métropole.

Dans une ville à la circulation déjà chaotique, le site de Bison Futé fait apparaître ce mardi soir de nombreuses perturbations sur les principaux axes marseillais.

Marseille se coupe également du monde par les airs. Dans l’après-midi, l’aéroport de Marseille-Provence, le quatrième de France après Roissy, Orly et Nice, a été fermé, entraînant le déroutage de nombreux vols. Auprès de La Provence, Julien Coffinier, président du directoire de l’aéroport, déclare qu’il a en effet été décidé de «suspendre toute activité sur l’aéroport pour donner la priorité aux activités de lutte contre l’incendie». Près de 40 vols auraient ainsi été annulés dans l’après-midi. Un nombre qui devrait encore augmenter dans la soirée.

«Les Canadairs devraient opérer jusqu’à la nuit aéronautique, jusqu’à 22 heures, 22 h 30. À partir de cet horaire-là, nous pourrions envisager de reprendre quelques arrivées et départs mais de manière extrêmement progressive», poursuit Julien Coffinier, tout en se projetant vers de «nouvelles perturbations demain matin si le feu n’est pas encore éteint».