Des collines brûlées, noircies quand elles n’ont pas la couleur de la cendre, et dans un vallon, une vigne et des pins encore verts clairs. Sur la route de l’Estarac, en direction de Peyriac-de-Mer, c’est un paysage de désolation, avec vue sur l’immense étang de Bages, étrangement noir et jaune sous les nuages que chasse la tramontane. Dans le ciel, on aperçoit encore des dash, grands avions blancs effilés, et un hélicoptère qui balance un gros seau rouge au bout d’un câble – de quoi récupérer de l’eau dans l’étang pour éteindre les fumées. «On était à 50 mètres du feu, cette nuit», s’exclame Antoine, 78 ans, encore sous le choc. Cet habitant de Bages n’a «jamais vu» un incendie aussi «effrayant», d’énormes flammes qui descendaient la colline jusqu’aux maisons. «On aurait dit un volcan en éruption», ajoute Brigitte, sa femme.
«On étouffait»
Hier après-midi et jusqu’à l’aube, des dizaines puis des centaines de sapeurs pompiers ont cerné le site, tandis que, du ciel, canadairs et dash jetaient de l’eau et du retardant – une poudre rouge – sur les flammes pour protéger le village. Au total, plus de 2000 hectares ont été brûlés entre Narbonne et Peyriac-de-Mer, selon