Dix jours après l’important incendie de Marseille, un nouveau départ a eu lieu ce vendredi 18 juillet dans la deuxième ville de France, mais a été vite maîtrisé. Un autre brasier a fait rage non loin de la métropole des Bouches-du-Rhône, à Martigues. Deux autres ont été également fixés par les pompiers, dans la forêt de Brocéliande en Bretagne et en Ardèche dans le massif des Cévennes. Les trois départs de feu ont eu lieu jeudi.

Après vingt-quatre heures de combat, des soldats du feu, l’incendie qui a dévoré près de 250 hectares de pinède depuis jeudi à Martigues, au nord-ouest de Marseille, est désormais fixé, mais 300 pompiers restent mobilisés pour noyer les dernières braises.

Vendredi en début d’après-midi, une réactivation du feu avait emporté 8 hectares de plus, portant à 248 hectares au total la surface totale touchée depuis le début de ce sinistre jeudi à 19 heures.

Après ce contretemps, le feu a toutefois pu être définitivement fixé vendredi soir, a annoncé la préfecture des Bouches-du-Rhône dans son neuvième point de situation.

Si les moyens aériens ont été désengagés, avec l’arrivée de la nuit, 300 pompiers et cinq patrouilles de police et gendarmerie resteront à l’œuvre dans la nuit, pour «la protection des populations» et les opérations de noyage des sols touchés, avec des conditions météo jugées favorables.

Ce sinistre, dont l’origine reste inconnue, avait mobilisé jusqu’à 1 000 soldats du feu et jusqu’à neuf avions (sept Canadair et deux Dash) et deux hélicoptères bombardiers d’eau jeudi. «Jamais un feu n’avait mobilisé autant de moyens» cette année dans le département, avait souligné Bruno Cassette, le sous-préfet de l’arrondissement d’Aix-en-Provence.

La population avait également été confinée jusqu’à vendredi matin dans deux hameaux de la commune.

Alors que les choses commençaient à rentrer dans l’ordre vendredi, la mairie de Martigues recherchait de son côté sur les réseaux sociaux les food-trucks venus spontanément jeudi pour ravitailler ces secours venus en masse et de plusieurs départements.

Un nouvel incendie, présenté comme «assez violent» par le journal local la Provence, s’est déclaré ce vendredi matin à Marseille, dans le 9e arrondissement, dans le sud-ouest de la ville. Néanmoins, selon le bataillon de marins-pompiers de Marseille contacté par Libération, ce nouveau départ de feu, qui s’est déclaré à 9 heures, est désormais «fixé». Plus de 9 000 m² de végétation – un peu plus d’un terrain de foot – auraient été ravagés par les flammes, selon les premières estimations.

Sur place, 26 engins et 80 marins-pompiers sont toujours mobilisés pour «noyer» le feu. Une opération qui devrait encore durer plusieurs heures.

L’important incendie qui s’est déclaré jeudi après-midi en plein cœur de la mythique forêt de Brocéliande, à l’ouest de Rennes, a été annoncé comme «fixé», c’est-à-dire que les pompiers ont stoppé sa progression, à 23 h 30 par la préfecture. Une centaine d’hectares de végétation ont été détruits. Au total, plus de 335 pompiers venus du Morbihan et d’Ille-et-Vilaine, de nombreux moyens terrestres ainsi notamment que deux avions bombardiers d’eau ont été mobilisés.

«A l’heure où je vous parle, le feu est fixé», a expliqué jeudi soir le lieutenant-colonel Patrice Feneon, des pompiers d’Ille-et-Vilaine. «Nous allons passer la nuit à éteindre tous les foyers que nous identifions avec des drones», avait-il souligné. «La propagation du feu est facilitée par la sécheresse de la végétation et des vents marqués», a affirmé la préfecture, selon qui aucune habitation n’a néanmoins été menacée.

Auprès de Libé, l’office de tourisme d’Ille-et-Vilaine assure que «l’Arbre d’Or», un châtaignier calciné recouvert de feuilles d’or et installé en 1991 après de violents incendies dans la forêt de Brocéliande, n’a pas été atteint par les flammes.

Mais plusieurs routes départementales ont été coupées et il est demandé à la population d’éviter le secteur et de faciliter l’accès des secours. Suite à cet incendie, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a lancé un appel à la prudence et pris un arrêté d’interdiction temporaire d’accès des massifs boisés et landes des communes à risque jusqu’à vendredi soir.

La forêt de Brocéliande, très prisée des touristes en cette période de l’année, avait connu de très importants incendies en août 2022. Quelque 400 hectares de la forêt de Merlin l’enchanteur avaient été détruits par les flammes, sur les 9 000 sur laquelle elle s’étend.

Un incendie en cours dans les Cévennes ardéchoises était lui aussi annoncé comme «fixé» jeudi soir par le commandant des opérations de secours sur place, Lionel Lepaulmier, au micro de BFM. «L’incendie s’est calmé», a-t-il abondé, après un dur combat contre les flammes «dans une zone escarpée».

«Le feu est circonscrit, mais reste sous haute surveillance et un groupe est toujours mobilisé pour noyer les lisières avant que la température n’augmente et que le vent reparte cet après-midi», a précisé un responsable de la préfecture.

Le sinistre a parcouru près de 40 hectares, d’après la préfecture du département, qui affirme toutefois qu’aucune habitation ni point sensible ne se trouve à proximité. Une centaine de sapeurs-pompiers ont été mobilisés, et 53 engins engagés, ainsi que deux avions Dash de la Sécurité civile, un hélicoptère bombardier d’eau, deux avions de reconnaissance et un hélicoptère de coordination.

C’est «le premier incendie de la saison», a souligné la préfecture. L’Ardèche était classée en vigilance jaune jeudi, orange mercredi, pour les feux de forêt. Selon le département, l’incendie a démarré au passage d’une épareuse, une machine permettant de débroussailler les bords de route.

Les conditions météorologiques «devraient être plus favorables» dans les heures à venir pour venir à bout de l’incendie, estime la préfecture.

Mise à jour à 8 h 15 avec le feu fixé à Martigues.