A chaque crise ou presque, désormais, ses tentatives d’ingérence : le phénomène est largement documenté, et l’histoire, (très) ancienne, reconfigurée par l’ubiquité des réseaux sociaux. Reste à savoir comment, jusqu’où et surtout – c’est de très loin le plus complexe à établir – avec quels effets. La question a rebondi dans le débat public à l’occasion des émeutes qui secouent la Nouvelle-Calédonie depuis lundi 13 mai, lorsque le ministre de l’Intérieur, trois jours plus tard sur France 2, a pointé du doigt l’Azerbaïdjan.
Interrogé dans Télématin sur de possibles ingérences étrangères visant l’archipel ultramarin – «fantasme ou réalité ?» –, Gérald Darmanin a mis en cause l’Etat du Caucase, mais aussi, avec lui, des dirigeants du mouvement indépendantiste kanak : «Sur l’Azerbaïdjan, ce n’est pas un fantasme, c’est une réalité. C’est une dictature qui massacre, on le sait tous, une partie des Arméniens. Et je regrette qu’une partie des leaders indépendantistes calédoniens aient fait un deal avec l’Azerbaïdjan.»
Le locataire de la place Beauvau n’est pas allé jusqu’à imputer à Bakou une responsabilité directe dans les émeutes. Il est vrai que les causes propres à la situation néo-calédonienne