Un miracle après une semaine les pieds dans l’eau, l’électricité est revenue. Dans l’impasse A de la rue Roger-Salengro à Blendecques, dans le Pas-de-Calais, Alain fait partie des chanceux qui peuvent désormais vider leurs maisons la lumière allumée. La semaine dernière, l’Aa et le ruisseau qui bordent l’impasse sont sortis de leur lit. Résultat, l’eau est montée d’un mètre dans les habitations, le courant emportant tout sur son passage. «Tout est foutu, on doit tout jeter : le canapé, les fauteuils, les meubles… et encore, on n’a nettoyé que le bas de la maison. L’électricité vient de revenir, on va pouvoir ouvrir la porte électrique du garage et voir l’état des deux motos, des tondeuses et du vélo électrique», partage sa femme, Nathalie, désemparée. Au cœur des 32 rues touchées et des 862 maisons sinistrées, «on ne vit plus», abonde-t-elle. Et encore, le couple de sexagénaires estime avoir de la chance : leur assurance a pris en charge cinq nuits d’hôtel. Un luxe que beaucoup de leurs voisins n’ont pas eu. Depuis ce week-end, ils se sont tournés vers le frère de Nathalie, qui les héberge dans un des villages voisins, épargné par les crues.
L'édito de Lauren Provost
«On avait tout refait»
Sur le trottoir, leur clim en fin de vie, des sacs éventrés de granulés de bois et des chaises de jardin éclopées gisent dans la boue. Imperméable jaune et buée sur les lunettes, Alain s’affaire à balayer le plus gros de la gadoue. «J’en profite pendant qu’il pleut. Mais je ne sais même pas si ça sert à quelque chose. Et