«La nuit va être longue». Devant chez lui, chaussé de bottes hautes, Eric fait les cent pas en attendant que la Vilaine monte, encore. «On va pomper tout ce qu’on peut d’ici là et après, on pourra constater les dégâts.» Derrière lui, sa maison, la tour Richelieu, un superbe bâtiment classé du XVIIe siècle vibre au son des six motopompes, prêtées par «les copains dans le BTP», recrachant les flots un peu plus loin dans la Vilaine. «Mon salon est envahi d’eau, il va falloir revoir les fondations, se désespère-t-il. Mais j’essaye au moins d’épargner la buanderie.»
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Depuis mercredi 29 janvier, Redon est devenue une presqu’île, certains quartiers de la petite ville bretonne envahis par l’eau en l’espace de quelques heures. Aux confins de l’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique, Redon se situe en effet à la convergence des eaux.
La Vilaine d’une part, le fleuve breton gonflé de sa traversée de la Bretagne et de ses affluents, notamment l’Oust. Le canal de Nantes à Brest, de l’autre. Sans parler des 10 000 hectares de marais alentour. Habituée des inondations – tout le monde parle des épisodes de 1936, 1995 et 2001 – la ville s’est pourtant laissée surprendre par la vitesse de la crue. A midi, le service Vigicrues relevait un niveau de la Vilaine à 5,14 mètres alors qu’elle n’était encore qu’à 2 mètres il y a quelques jours. Au total, plus d’un millier de personnes ont dû quitter leur logement sur la zone.
«On pensait que ça allait le faire»
Sur le pont de la digue, qui marque la fr