Des intempéries exceptionnelles par leur durée et leur intensité. En un mois, le Pas-de-Calais a été frappé par des précipitations records, le département enregistrant son épisode de trente jours le plus pluvieux depuis le début des mesures il y a soixante-cinq ans. Des conditions météorologiques qui compliquent le quotidien des exilés, notamment dans la commune littorale de Calais, où ils sont 1 500 en attente de pouvoir traverser la Manche, décrit Pierre Roques, directeur général de l’Auberge des migrants, association d’aide aux exilés, qui pointe l’invisibilisation de leur situation.
Comment décririez-vous les conditions de vie des exilés à Calais depuis le début des intempéries ?
Inhumaines. Les personnes survivent dans des friches industrielles, des champs de boue, qui sont devenus des marécages. Tous les campements sont inondés. Il n’y a pas de pompage d’eau dans les zones où sont les exilés, contrairement aux zones d’habitations. Dans les campements, les gens sont complètement trempés. Ils essayent de faire sécher leurs affaires sur des buissons. C’est difficile de se réchauffer, donc les gens tombent malades. Les tentes elles-mêmes sont mouillées et prennent l’eau. Certains exilés n’ont même pas de tentes, ils s’abritent sous les arbres accrochés entre quelques b