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Santé mentale

Le présentateur Nicolas Demorand dévoile sa bipolarité sur France Inter : «J’ai décidé maintenant d’en faire un combat»

Dans une chronique au début de sa matinale sur la radio publique, mercredi 26 mars le journaliste, ancien directeur de la publication de «Libération», a levé pour la première fois le voile sur un sujet «intime et douloureux».
Nicolas Demorand à Paris, en juillet 2021. (Joel Saget/AFP)
publié le 26 mars 2025 à 11h25
(mis à jour le 26 mars 2025 à 12h24)

«Je suis un malade mental» : Nicolas Demorand, présentateur de la première matinale radio de France sur France Inter, a levé le voile ce mercredi 26 mars sur sa bipolarité, sujet «intime et douloureux» auquel il consacre un livre. «Comme des centaines de milliers de Français, je suis bipolaire. Bipolaire de type 2. J’alterne des phases d’euphorie et des périodes de dépression mais je suis soigné», a expliqué le journaliste de 53 ans dans une chronique au début de sa matinale.

«Oui, je suis un malade mental : c’est cru, c’est violent à dire et sûrement à entendre, mais je ne veux plus le cacher ni ME cacher», a expliqué celui qui avait dirigé Libération pendant trois ans avant de démissionner en 2014. Avant de poursuivre : «Si je me suis tu si longtemps, c’est parce que la maladie mentale fait peur. Parce que la maladie mentale reste une maladie honteuse. Et oui, j’avais honte.» «La maladie est pour moi un état, j’ai décidé maintenant d’en faire un combat», a-t-il souligné. Ce combat, il indique vouloir le mener «pour tous ceux, des milliers, des centaines de milliers, des millions peut-être, qui souffrent en silence alors qu’il est possible de vivre et de travailler avec une maladie mentale».

Le journal le Parisien-Aujourd’hui en France avait révélé mardi que le journaliste sortirait jeudi le livre Intérieur nuit, aux éditions les Arènes, dans lequel il dévoile «être bipolaire depuis trente ans mais avoir été diagnostiqué il y a huit ans». Autrefois appelés «maladie maniaco-dépressive», les troubles bipolaires font alterner phases d’excitation intense, dits épisodes maniaques, et de profonde dépression. Cette maladie mentale est différente de la dépression, et les traitements ne sont donc pas les mêmes.

1 % à 2,5 % de la population française touchée

En France, on estime que le trouble bipolaire touche entre 1 % et 2,5 % de la population, proportion «très certainement largement sous-évaluée», selon la Haute Autorité de santé (HAS). Ces dernières années, de nombreuses célébrités ont annoncé en souffrir, parmi lesquelles les chanteurs américains Kanye West et Mariah Carey, l’actrice britannique Catherine Zeta-Jones ou l’acteur belge Benoît Poelvoorde.

Décédé en mars 2024 à 68 ans, l’animateur français Sylvain Augier avait lui aussi raconté sans fard son combat contre cet «ennemi redoutable» dans le livre Je reviens de loin. Ces prises de parole publiques sont saluées par les médecins spécialistes des maladies mentales, qui les jugent importantes pour changer le regard de la société sur ces pathologies et permettre une meilleure prise en charge.