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«J’ai une plus grande conscience de ce qu’est la haine» : l’après-7 Octobre et la douloureuse expérience de l’antisémitisme pour les jeunes Français juifs

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Agés de 16 à 30 ans, des Juifs nous racontent le sentiment de solitude qui a suivi l’attaque du Hamas, la violence de certains de leurs proches et leur désir de lutter.
Juliette Livartowski, créatrice de podcasts : «Dans mon entourage, il y a eu une profonde incompréhension de ce que cela nous faisait, à nous en tant que Juifs, ce qui s’est passé le 7 Octobre.» (Marie Rouge/Libération)
publié le 10 octobre 2024 à 16h09

Malgré cette année désastreuse, cette année de deuil, Juliette Livartowski est pétillante, vivante. Son pull noir donne encore plus d’éclat à son rouge à lèvres. Dans ce café empli de livres près de l’hôtel de ville de Paris, son quartier, elle parle vite : «Dans mon entourage proche, il y a eu une profonde incompréhension de ce que cela nous faisait, à nous en tant que Juifs, ce qui s’est passé le 7 octobre 2023 en Israël. Normalement, un tel massacre, des femmes violées, des gens torturés, provoque de l’empathie. Mes proches, ce qui faisait mon cercle social, ont choisi, eux, le camp politique. Et non celui de l’amitié. Ils ne comprenaient pas pourquoi j’étais mal.» Pour cette jeune trentenaire de gauche, productrice et autrice de podcasts, sa judéité, plus culturelle que religieuse, est inscrite «dans [s]a chair», celle d’une famille marquée par la Shoah.