A savoir
Si vous avez des idées suicidaires, ne restez pas seul.e. Parlez-en à vos proches et contactez votre médecin traitant, ou le 3114 (numéro national gratuit vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, écoute professionnelle et confidentielle) ou le 15 (Samu).
Les zébrures sur son bras sont à peine visibles. Emma (1) les redessine du doigt d’un trait sûr, guidé par la réminiscence d’un mal-être asphyxiant. «J’ai pris un éclat de verre et j’ai taillé», dit-elle, ses grands yeux bruns rivés sur sa peau régénérée. «C’étaient des égratignures», relativise sa mère, suspendue à chaque geste, chaque mot de sa fille unique. En attente d’une explication qui ne vient pas. Une clé qui lui permettrait de comprendre pourquoi les légères scarifications de l’automne ont dégénéré en cauchemar un dimanche de début mai. Au réveil ce matin-là, Emma s’est mise à vomir. La veille au soir, après une violente dispute avec sa mère «parce que je n’avais pas vidé le lave-vaisselle», l’adolescente de 14 ans a avalé 20 Doliprane. La dose, potentiellement létale, entraîne son hospitalisation immédiate.
En ce début juillet, mère et fille patientent au bout du couloir du service pédiatrie de l’hôpital Jean-Verdier de Bondy (Seine-Saint-Denis), lieu dévolu au suivi psychologique des adolescents passés par les urgences pour