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«Je dois absolument travailler, sinon je ne mange pas» : les vacances d’été, grande galère des étudiants boursiers

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L’été, les bourses s’arrêtent, comme nombre de distributions alimentaires et restaurants universitaires, alors que les loyers et factures restent. Une période difficile pour les étudiants les plus précaires.
Léa, 24 ans, étudiante à Clermont-Ferrand : «Dès que le mois de juin approche, on se dit qu’on va devoir se serrer encore plus la ceinture.» (Pascal Aimar/Tendance Floue pour Libération)
par Inès Bennacer
publié le 28 juillet 2025 à 12h00

Chaque été, à la même période, c’est l’angoisse. «L’impression d’être en vie de septembre à juin, puis de vivre dans l’incertitude de juillet à août», s’épanche Olympe, 23 ans. L’étudiant en sciences politiques à l’université de Lille est boursier échelon 7 et perçoit ainsi «le maximum qu’on puisse avoir», 633,50 euros par mois. Une somme qui lui est «essentielle pour vivre» car le jeune homme est en rupture avec sa famille depuis ses 18 ans. Problème : les bourses du Crous (centre régional des œuvres universitaires et scolaires) sont versées aux étudiants de septembre à juin. Pourtant, l’été, les loyers et charges continuent de tomber. Et avec eux les frais du quotidien : abonnement de transports, sorties, dépenses annexes. La plupart des restaurants universitaires, où l’on peut trouver des repas à 1 euro, baissent le rideau, tandis que les distributions alimentaires se font plus rares.

«Dès que le mois de juin approche, on se dit qu’on va devoir se serrer encore plus la ceinture et que les deux mois à venir vont être compliqués», déplore Léa, 24 ans, étudiante en master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (Meef) à Clermont-Ferrand. Boursière échelon 5 (521,50 euros par mois), la jeune femme bénéficie de cette aide depuis son entrée dans le supérieur. «Mes parents n’ont pas les moyens de m’aider financièrement. Mon père touchait le RSA, et malgré mes faibles revenus, il m’est arrivé de dépanner mes proches»,