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Libération
Reportage

Dans les pas de la seule détective privée de France spécialisée dans l’environnement : «Je sais où chercher les anomalies» 

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Micheline Gambaretti, ancienne gendarme de 55 ans, arpente les routes de sa Bretagne natale afin de mener ses investigations. Entre pollution de l’eau et permis de construire irréguliers, ses dossiers se multiplient dans cette région agricole.

Micheline Gambaretti, le 2 octobre. A gauche, les abords de la propriété de l'une de ses clientes, barbouillés de goudron depuis qu'elle a décidé de lutter contre les serres installées à proximité de chez elle. (Fabrice Picard/VU. Libération)
ParCoppélia Piccolo
envoyée spéciale dans le Finistère
Publié le 12/10/2025 à 10h40

Un coup d’œil furtif dans le rétroviseur. Un autre vers la route perpendiculaire. La voie est dégagée. La voiture se gare lentement sur le bas-côté et la vitre avant s’abaisse dans un crissement. L’odeur nauséabonde d’épandage pénètre en une seconde dans l’habitacle. Au loin, trois dômes métalliques font tache au milieu de ce paysage du Nord-Finistère. Du noir au milieu d’arbres aux couleurs d’automne. «La voilà, la verrue», lance la conductrice, yeux froncés derrière ses lunettes métalliques rectangulaires, en direction de l’immense méthaniseur. L’installation, prisée par les exploitants agricoles, permet de produire du gaz avec le fumier des élevages voisins. Mais après des recherches minutieuses, la quinquagénaire a mis le doigt sur plusieurs «irrégularités», notamment concernant les quantités de matière traitée et le nombre de vaches dans le troupeau, posant des «risques sanitaires et environnementaux». Son enquête poursuit son cours.

La voiture blanche se rapproche des demi-sphères, tout doucement. En ce milieu d’après-midi, «il y a bien trop de passage». D’ordinaire, elle «choisit son heure pour agir en toute discrét