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Enquête

«Je vois Maes courir vers moi avec trois hommes» : malgré un classement sans suite, l’influenceur Aqababe déterminé à relancer l’affaire de son agression par le rappeur

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Plus connu sous son nom de blogueur, Aniss Zitouni accuse le rappeur Walid Georgey de l’avoir kidnappé et violenté en 2019, sur fond d’homophobie. Les vidéos de l’agression ont fuité sur les réseaux en 2022. Alors qu’une première procédure s’est close mi-janvier, il souhaite porter plainte pour «séquestration aggravée», «violences en réunion» et «actes de tortures et de barbarie», avec constitution de partie civile cette fois.
L'influenceur Aniss Zitouni à Paris le 28 janvier. (Libération)
publié le 1er février 2025 à 11h56

Et si ce soir-là, c’était un jeune homme sans histoires ni déboires judiciaires, inconnu du grand public, qui avait été kidnappé devant chez lui ? Qui avait été séquestré dans une voiture par quatre gaillards cagoulés, amené dans une zone désaffectée de banlieue parisienne, et passé à tabac. Si demain, les réseaux sociaux étaient envahis de vidéos de l’agression physique d’une violence inouïe de ce garçon de 20 ans, homosexuel, filmé nu et terrorisé, contraint de répéter «C’est moi le pédé» entre deux coups de pied. Comment envisager que le procureur ne se saisisse pas ? Comment imaginer que l’affaire ne soit pas traitée dans les médias ? Que les images restent en ligne, continuent d’être partagées, et que ce cyberharcèlement soit ignoré ?

Aniss Zitouni vit depuis des années avec un traumatisme, et une question. Pourquoi, parce que c’était lui, tout le monde minimise ? Plus connu sous son nom de star des réseaux, Aqababe, ce blogueur à un million d’abonnés spécialisé dans les scoops de petites célébrités, est une figure controversée du monde de l’influence. Adoré par sa communauté qu’il régale de révélations et de ragots, il s’est aussi fait nombre d’ennemis en diffusant des rumeurs infondées. Il cumule les condamnations – pour «diffamation», «injures publiques», «menaces de mort» – et continue de traîner des mises en examen, pour «diffusion de vidéo à caractère intime» et «harcèlement». Il est bien placé pour savoir que la justice peut, parfois, ê