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Libération
Reportage

«Je vois quand les gens ont faim» : Août secours alimentaire continue la solidarité, même en été

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L’association Août secours alimentaire prend le relais de plusieurs organes de distribution durant ce mois vacances en donnant de la nourriture aux plus démunis d’Ile-de-France. «Libération» a assisté à une journée de distribution.
Les paniers repas de l'association, distribués le 22 août, à Notre-Dame-de-la-Croix dans le XXe arrondissement de Paris. (Stephane Lagoutte/MYOP pour Libération)
par Maelys Courpotin
publié aujourd'hui à 21h15

Dans les caves voûtées de l’église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant, dans l’est de Paris, une dizaine de bénévoles travaillent à la chaîne, sans un mot, presque religieusement. Munis de sacs en plastique rose, ils récupèrent les produits de première nécessité qui composent près de 750 colis-repas, destinés aux bénéficiaires de l’aide alimentaire. Lait, pâtes, riz, conserves de fruits et légumes, aucun de ces précieux aliments n’est oublié.

Si les bénévoles de l’association Août secours alimentaire (ASA) sont au travail depuis 10 heures du matin, c’est parce que, dans quelques heures, des centaines de personnes viendront récupérer ces denrées pour pouvoir nourrir leurs familles. Ils sont d’ailleurs plus d’une trentaine à être déjà arrivés. Dès 8 heures du matin, ils faisaient la queue devant le petit portillon qui barre l’accès à l’arrière du bâtiment.

Plus de 1 million de repas en un mois

Suzanne, 75 ans, se distingue dans le groupe par son foulard bleu turquoise sur la tête. Celle qui autrefois créait et vendait ses propres vêtements attend maintenant tranquillement, sur une simple chaise en plastique : atteinte d’un cancer du sein et traitée pour une ostéoporose, la retraitée ne peut pas patienter plusieurs heures debout.

Pour cette ancienne commerçante et son mari, l’aide alimentaire est absolument essentielle : «Nous sommes tous les deux handicapés, et je suis la seule de nous deux qui bénéficie d’une retraite. Alors, je viens ici même si c’est compliqué physiquement, parce qu’avec le loyer à payer, i