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Jérôme Bayle, l’éleveur grande gueule qui porte la parole des agriculteurs

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Les agriculteurs en colèredossier
Figure de proue de la mobilisation et l’une des chevilles ouvrières du barrage de Carbonne, l’ex-rugbyman aux mots souvent crus relaie dans les médias la colère de ses confrères et veut honorer la mémoire de son père suicidé.
Jérôme Bayle, sur le barrage de Carbonne, en Haute-Garonne, le 23 janvier. (Fred Scheiber/SIPA)
par Stéphane Thépot, correspondant à Toulouse
publié le 26 janvier 2024 à 15h41

A sa façon, Jérôme Bayle est un meilleur poète que Sylvain Tesson. Un cabossé de la vie, brut de décoffrage, applaudi à droite et surtout pas attaqué à gauche. L’éleveur barbu de Montesquieu-Volvestre, 42 ans, a imposé sa carcasse d’ex-rugbyman en figure de proue des agriculteurs en colère. Ses mots sont souvent crus, sous le bonnet de laine ou la casquette portée la visière à l’envers. S’emparant du micro le 16 janvier sur la place du Capitole, à Toulouse, où un millier d’agriculteurs venus de toute la région ont défilé avec leurs tracteurs, le semeur de révolte a appelé «ceux qui ont des couilles» à bloquer l’autoroute A64, s’opposant ainsi aux leaders régionaux de la FNSEA – le syndicat majoritaire dont il est pourtant adhérent –, qui demande aux troupes de rentrer sagement à la maison.

Cet acte de défi n’est en rien isolé. «On est une bande de potes», glisse un éleveur quadragénaire du Volvestre qui figure dans le trio des chevilles ouvrières