«Je ne suis pas Eléonore, je suis Alexandra. Et maintenant, je parle.» Elles étaient quatre femmes à avoir témoigné, en avril dans le magazine Elle, des violences infligées par leur compagnon, le très médiatique et chef étoilé Jean Imbert. Alexandra Rosenfeld, miss France 2006 et chroniqueuse, révèle ce mardi 19 août être l’une d’entre elles. «C’était un faux nom, mais ce que j’ai dit était vrai, écrit-elle dans un message publié sur Instagram. Je ne cherche ni lumière, ni revanche. Mais ce que j’ai vécu, c’était de la violence.» Son compagnon actuel, le journaliste Hugo Clément, a partagé son post.
En avril, ces témoignages de violences envers le très médiatique chef cuisinier de 43 ans avaient créé une onde de choc dans le milieu de la gastronomie. Et une nouvelle brique dans le Me Too cuisine. Il faut dire que le cuisinier, révélé par Top Chef et à la tête depuis 2021 du restaurant parisien Plaza Athénée, prête aussi son image à de nombreuses marques, dont Nespresso… jusqu’à signer la carte d’un restaurant à Disneyland Paris. L’enquête du magazine Elle a égrainé des faits de «dénigrement, de volonté de contrôle et de jalousie excessives». Ce qu’il a nié.
L’actrice Lila Salet a elle aussi témoigné, puis posté une vidéo sur son compte Instagram. Elle y a décrit des violences psychologiques et physiques («des énormes claques») et a précisé avoir déposé une plainte contre lui, après qu’il a défoncé la porte de chez elle, en janvier 2023. Elle a dit l’avoir retirée sous sa pression.
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Sous le nom d’Eléonore, donc, Alexandra Rosenfeld raconte une histoire très similaire aux autres. Ce même schéma de soumission. Elle rapporte une fracture au nez après «un coup de tête, une fois» ; Jean Imbert a plaidé un geste de défense. «Ce qu’il a répondu est faux. Et les personnes présentes ce jour-là savent», rétorque son ancienne compagne.
Outre cette violence physique, la chroniqueuse décrit à nouveau la situation d’emprise qui s’est installée dans leur relation : «Le mépris, les rabaissements, les silences, les mots parfaitement placés pour me faire douter de moi, de ma valeur. C’était lent, insidieux…»
«J’ai mis du temps à guérir»
Dans son message, Alexandra Rosenfeld dit aussi ne pas avoir lancé d’action en justice contre Jean Imbert - qu’elle ne nomme pas dans son post. «Il n’y a pas de plainte, pas de procès, c’était il y a plus de dix ans et même si j’ai toujours cette radio [de son nez cassé, ndlr], ce qui nous a abîmées ne se voit pas, alors comment le juger…»
L’ancienne miss France mentionne avoir essayé d’alerter, mais ne pas avoir été prise au sérieux. «Alors j’ai continué ma vie. J’ai mis de la distance.» Elle avoue avoir d’abord «refusé de parler» à la presse, quand elle a été sollicitée pour cette enquête. «Après grande réflexion, j’ai dit oui. Pas contre lui. Pas par vengeance. Mais pour elles. Pour nous.»
«Je parle maintenant, parce que j’ai mis du temps à guérir, poursuit Alexandra Rosenfeld. Je suis restée, parce que j’étais sous emprise. Et je ne cherche rien à gagner - juste la paix d’être en accord avec moi-même.»