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Ingérence

Jets de peinture sur des lieux juifs à Paris : les suspects mis en examen pour dégradations en lien «avec une puissance étrangère»

Les trois hommes, de nationalité serbe, avaient été interpellés lundi 2 juin dans les Alpes-Maritimes alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le territoire. Un écho aux mains rouges et aux étoiles de David précédemment retrouvées peintes sur les murs de la capitale.
La grande synagogue des Tournelles, le 31 mai 2025. (Abdul Saboor/Reuters)
publié le 6 juin 2025 à 8h59

L’ingérence étrangère a encore frappé au cœur de la capitale. Les trois hommes de nationalité serbe suspectés d’avoir aspergé le mur des Justes du Mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant de la communauté juive à Paris, samedi 31 mai, ont été mis en examen et écroués à Paris jeudi soir, a appris l’AFP.

Interpellés lundi dans les Alpes-Maritimes alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le territoire, ils sont poursuivis notamment pour dégradations «dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère». Selon une source proche du dossier, les enquêteurs suspectent la Russie d’avoir instigué ces actions.

Des exécutants sans conscience des enjeux géopolitiques

Des messages auraient été échangés par les mis en cause sur Telegram avec d’autres protagonistes qui n’auraient pas été interpellés à ce stade, selon cette source. Les trois hommes sont présentés comme des exécutants simplement motivés par l’argent mais sans conscience des enjeux géopolitiques.

La source judiciaire a précisé que ces trois hommes ont été mis en examen, pour dégradations sur biens privés, d’un bien classé et d’un édifice de culte, ces trois infractions ayant été commises en réunion, en raison de la religion ou de l’ethnie supposée, et dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère. Deux d’entre eux ont été placés en détention provisoire, le troisième a sollicité un débat différé qui aura lieu en milieu de semaine prochaine, selon la source judiciaire.

Selon la source proche du dossier, ces hommes sont nés pour deux d’entre en 1995 et pour le troisième en 2003. Il s’agit de deux frères et d’un troisième homme qui vivait lui en France déjà depuis plusieurs années.

La piste d’une opération de déstabilisation venue de l’étranger avait rapidement été envisagée par les enquêteurs, selon une autre source proche du dossier, à l’image de l’affaire dite des «mains rouges», qui avaient été peintes sur le même mur des Justes en mai 2024. Moscou est pareillement soupçonnée d’avoir commandité ces actes de vandalisme sur lieu de mémoire. De la même façon, le Kremlin était au coeur des soupçons après la découverte de dizaines d’étoiles de David sur les murs de la capitale en novembre 2023.