Les pratiques à risques des mineurs jouant à des jeux d’argent ont triplé en sept ans. C’est l’un des constats d’une enquête de la Société d’entraide et d’action psychologique (Sedap) commandée par l’Autorité nationale des jeux (ANJ). Cette étude, réalisée en 2021 auprès d’un échantillon de 5 000 adolescents de 15 à 17 ans, révèle que, malgré l’interdiction de vente de jeux d’argent et de hasard aux mineurs, plus d’un tiers d’entre eux y aurait déjà joué au cours de l’année passée.
Si cette proportion reste stable par rapport aux dernières études, les pratiques à risques, elles, bondissent et inquiètent, passant de 11 % en 2014 à 34,8 % en 2021. «Rapporté à la population générale, c’est un peu plus d’un jeune sur dix qui a une pratique problématique en matière de jeux d’argent», s’alarme Morgane Austruy, coordinatrice de la prévention du jeu excessif et de la prévention des mineurs à l’Autorité nationale des jeux, chargée de vérifier que les opérateurs mettent en œuvre leurs obligations.
Argent facile
Plus de la moitié des jeunes joueurs interrogés assurent qu’il leur est facile de contourner la loi pour s’offrir des cartes à gratter. «J’ai beaucoup d’amis qui passent par des copains majeurs pour acheter des jeux, ils sont convaincus qu’au bout d’un certain nombre de cartons, ils seront gagnants», raconte à Libération Noa, 17 ans. Victor