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Julia, Arnaud et Thomas, réservistes : «On ne vient pas là pour l’argent, mais pour servir»

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Ils sont actuellement 40 000 civils à faire partie de la réserve opérationnelle de l’armée. Un effectif que le ministre voudrait doubler d’ici 2030. Trois d’entre eux témoignent des raisons, défis et contraintes de leur engagement.
Julia, réserviste au 24e régiment d'infanterie (bataillon de réserve d'Ile-de-France), a participé à l'exercice militaire Orion 23 à Sissonne. (Frédéric Petry / Hans Lucas/Libération)
publié le 7 juin 2023 à 6h30

Julia, 27 ans, réserviste, ingénieure qualité chez Hermès

«Je suis réserviste depuis juin 2022, au 24e régiment d’infanterie de Vincennes. Je profite de mon temps libre pour être utile et servir mon pays. Cela me permet d’acquérir de nouvelles compétences, comme le maniement des armes, et de me dépenser physiquement. Même si cela faisait longtemps que j’y pensais, le déclenchement de la guerre en Ukraine a joué dans ma démarche. Mon entreprise a signé une convention avec la Garde nationale [qui gère les relations avec les employeurs, ndlr] qui nous donne le droit de consacrer douze jours à l’armée sur notre temps de travail. Je pars en mission en dehors des vacances scolaires, pour ne pas gêner l’organisation de mon service. Dans le secteur du luxe, où je suis en temps normal habillée chic avec les produits maison, mon choix est assez atypique. Mais je n’ai eu à subir aucune moquerie, ma responsable est très ouverte sur le sujet, et mes collègues sont plutôt admiratives. Quant à mon conjoint, il est très content que je trouve un sens à mon engagement. Cela ne me dérange pas d’être sur le terrain, de bivouaquer plusieurs jours, même si l’on manque de sommeil et de douche. Mon seul souci est le poids de mon équipement, de 15 à 20 kilos. Mais en entraînement de combat, je ne veux pas être considérée différemment de mes collègues militaires masculins.»

Arnaud, 38 ans, capitaine, contractuel dans la gestion et la finance

«J’ai commencé l’armée dans les années 2010 pendant mes études de commerce par le biais du partenariat grandes écoles. J’ai passé six mois comme aspirant. Ensuite, j’ai travaillé d