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La cigogne et le pêcheur : un conte turc auquel on a besoin de croire

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Le village d’Eskikaraağaç, au nord-ouest du pays, est devenu une attraction touristique grâce au tandem formé par un volatile et un humain. Une «amitié» à laquelle on se raccroche comme à une bouée, dans un océan de sinistrose.
Le pêcheur Adem Yilmaz et la cigogne Yaren, en mars 2023 sur le lac Uluabat. (Alper Tuydes/Anadolu. AFP)
publié le 3 avril 2024 à 17h12

C’était ce week-end, en plein (énième) tunnel d’actualités plus plombantes les unes que les autres – la découverte du crâne d’Emile, 2 ans et demi, qui télescope la famine à Gaza, la frappe sur l’ambassade d’Iran à Damas, les inondations à répétition, et on en passe. Envie de mettre son cerveau à la consigne et de jeter la clé. De concasser le portable, aussi, avec ses «push» d’infos anxiogènes, son brouet débilitant fourni par les réseaux sociaux. Et il flottait sur Paris. Le cinéma ? La veille, Une famille de Christine Angot avait déjà confirmé la piste d’une humanité affligeante… Seule issue possible : aller se rouler en boule sous la couette. Quand soudain, cet article du New York Times : le compagnonnage d’une cigogne et d’un pêcheur, au fin fond de la Turquie. Comment ça ? On a cliqué par curiosité.

Adem et Yaren

L’histoire a pour décor le village d’Eskikaraağaç, dans la province de Bursa, au nord-ouest de la Turquie. Les héros en sont un pêcheur, Adem Yilmaz, et une cigogne, qu’il a surnommée Yaren, «compagnon» en turc. Car voilà : depuis treize ans, le vieil homme de la mer et le volatile se retrouvent régulièrement, et il en a découlé «une fable moderne sur l’amitié entre les espèces» qui enchante la Turquie, rapporte l’article, qui est également l’œuvre d’un tandem, Ben