Imaginez Antoinette dans les Cévennes croisant soudain un détachement de légionnaires en armes. C’est ce que redoute le collectif Vallées cévenoles démilitarisées, qui s’oppose à un projet d’acquisition foncière à Saint-Jean-du-Gard par la Légion étrangère. Un régiment de Nîmes «naturellement tourné vers la ruralité et la rusticité offerte par le pays cévenol», assurait l’armée dans une plaquette lors de sa présentation de l’offre d’achat en décembre. Et quoi de mieux pour des soldats parfois un peu chamboulés par leurs opérations extérieures qu’un «centre de repos et de réhabilitation» mais aussi «de formation» et même «un lieu de vacances pour les familles» de ces képis blancs. Quitte à, «dans un second temps», faire «des exercices sans matériel» sur cette ferme de Bannières Bas, à 4 kilomètres de Saint-Jean-du-Gard, des bâtiments en bon état, une grange à aménager en dortoir et 12 hectares, 7 de forêts et 5 de terres agricoles, en contrebas de la «corniche des Cévennes».
«S’entraîner au combat dans les sous-bois»
Trois ans déjà que le propriétaire des lieux, un paysan chevrier depuis cinquante ans tente de vendre afin de prendre sa retraite méritée, sans trouver repreneur. Alors quand l’armée arrive avec un demi-million d’euros pour acquérir l’ensemble, il accepte. La Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) du Gard, qui encadre l