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Analyse

La maternité de la femme politique, l’impensé qui perdure malgré les promesses de parité

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Enceinte et bientôt en congé maternité, la maire de Poitiers, Léonore Moncond’huy, a pointé le vide juridique qu’atteste son cas. Il confirme une conception archaïque de la vie politique.
La maire de Poitiers, Léonore Moncond'huy, dans la salle de réception de l'hôtel de ville où elle exerce, le 25 mai 2023. (Yohan Bonnet/Hans Lucas)
publié le 21 février 2024 à 18h07

C’était le 9 février : ce jour-là, Léa Vasa, conseillère déléguée Ecologistes, a siégé au Conseil de Paris avec sa petite fille de trois mois dans les bras. La conseillère déléguée en charge des canaux auprès de l’adjoint à la maire chargé de la transition écologique a salué la bienveillance de l’assemblée à l’égard d’une situation «pas conventionnelle», tout en soulignant que «ce n’est pas toujours évident de concilier les fonctions d’élue avec la vie de parent, et donc peut-être que ce Conseil peut aussi inscrire dans son règlement la possibilité de venir en séance avec ses nouveaux-nés, notamment quand ils sont allaités puisque c’est toute une organisation à repenser». Et que dire du congé maternité… Quatre jours après ce plaidoyer de Léa Vasa, sa camarade Léonore Moncond’huy, maire écologiste de Poitiers, pointait ceci, dans une interview accordée à la Nouvelle République : devenir mère quand on est maire relève en France du casse-tête, et peut coûter gros. Car le cas n’est tout bonnement pas prévu.

«Vide juridique» et «bricolage»

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