Le trouble et l’embarras. Rarement des élections auront autant clivé le monde juif français, un baromètre des cassures de la société tout entière. Les déclarations, à LCI, de l’avocat et historien Serge Klarsfeld, âgé de 88 ans, n’en finissent de provoquer, en public et en privé, débats et remous. Celui qui fut connu pour être le «chasseur de nazis» a expliqué, à la chaîne d’informations en continu, le 15 juin, qu’il voterait pour le Rassemblement national en cas de duel au second tour des élections législatives face à un candidat de LFI «Si même les juifs se mettent du côté de l’extrême droite, on n’en finira jamais», a rétorqué, mardi à France Info, Ginette Kolinka, rescapée d’Auschwitz.
Cette grande figure de la mémoire de la Shoah, âgée de 99 ans, a fait part de son incompréhension face à l’attitude de Klarsfeld. Les propos de cette personnalité de l’antinazisme accentuent le désarroi des milieux juifs, en particulier celui des responsables communautaires qui n’ont peu réagi publiquement. «Ces élections sont dramatiques pour les Français juifs : d’un côté la gauche s’allie avec des gens antisémites ; de l’autre, le RN nous met en danger de façon existentiell