Derrière une porte arrachée, Valentin Moustard enjambe une montagne de papiers et de détritus avant de s’asseoir sur un siège cassé et brûlé. L’enseignant en EPS veut montrer une salle de classe de son collège Kaweni I à Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte. «Ça va être compliqué», lâche-t-il dans un long soupir. Une référence à la rentrée des classes confirmée pour le 13 janvier par le Premier ministre lors de sa venue lundi sur l’archipel de l’océan Indien. François Bayrou avait tout de même précisé en dévoilant les mesures du «plan école» que la rentrée ne pourrait pas se faire dans des conditions «normales», et qu’elle aurait lieu «selon des modalités adaptées, établissement par établissement».
La première inconnue concernait l’état des écoles après le passage du cyclone Chido. Des interrogations désormais partiellement levées, et le tableau n’est pas joyeux. Bien aidées par les architectes, les collectivités ont effectué un premier travail de diagnostic. Le recteur Jacques Mikulovic, en marge de la visite ministérielle, avait d’ailleurs sorti une petite cartographie de sa poche donnant la mesure du désastre. «En gros, nous avons un tiers des établissements qui est hors d’usage, un tiers qui peut être remis en état