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Libération
Violences sexistes et sexuelles

L’académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan dans la tourmente après des accusations de sexisme et d’agressions sexuelles

Des cas d’abus sexuels et de misogynie ont été dénoncés ces derniers mois à l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, située à Guer (Morbihan). Selon une enquête de France 2 diffusée de mercredi 17 avril, l’institution nie avoir connaissance des faits, alors que trois enquêtes ont été ouvertes par la justice.
L'agression sexuelle aurait eu lieu lors du week-end du Triomphe, au cours de laquelle les élèves officiers de Saint-Cyr baptisent leurs promotions. (Michel Euler /AFP)
publié le 18 avril 2024 à 10h29

Une école prestigieuse en pleine tourmente. Plusieurs élèves officiers de l’académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan) seraient les auteurs d’agressions sexuelles et de sexisme, selon une enquête de France 2 diffusée ce mercredi 17 avril. Une agression sexuelle aurait notamment eu lieu en marge du Triomphe – une célébration traditionnelle qui marque la fin de la scolarité des élèves officiers – le week-end des 22 et 23 juillet 2023.

«Un officier a collé une élève contre le mur pour l’embrasser de force», dénonce un membre de l’école dans l’émission L’Œil du 20 heures. «Elle a réussi à s’extirper pour aller rendre compte directement à son chef de section. La réponse de ce dernier a été explicite : Vous avez pensé à la carrière de ce gradé ? À sa famille ?” Il l’a dissuadée de parler», ajoute-t-il de façon anonyme. Selon les informations de France 2, l’école affirme ne pas avoir eu connaissance des faits. Aucune poursuite n’a été engagée.

Un autre témoignage écrit recueilli par la chaîne atteste pourtant que cette agression ne serait pas un cas isolé au sein de l’institution. Après la réception de plusieurs autres signalements de même nature, l’académie militaire assure avoir pris des mesures administratives. «Dans l’une des affaires, l’élève fautif a écopé d’une sanction de 30 jours d’arrêt et de la résiliation de son contrat. Dans deux autres cas, l’enquête de commandement n’a pu conclure à l’établissement de la vérité», précise le service communication de Saint-Cyr auprès de France2. Ces signalements ont été transmis au procureur de la République de Rennes. Trois enquêtes ont été ouvertes par la justice en novembre dernier. De son côté, le ministère des Armées assure découvrir ces faits.