Bruno a pris la route car il n’avait «pas d’autre possibilité qu’aider». En l’espace d’une dizaine de jours, cet habitant de Saint-Didier-de-Formans, un village de l’Ain, a avalé près de 8 000 kilomètres, effectuant deux allers-retours vers le poste-frontière de Yagodyn, en Pologne, pour conduire des femmes, des adolescents et des enfants ukrainiens loin de leur pays en guerre. Lorsque le conflit a éclaté, Bruno s’est «concerté trente secondes avec [son] épouse», avant de partir, le 25 février, au volant d’un minibus de neuf places. Trois jours plus tard, il a ramené deux femmes, trois enfants et deux adolescents.
Cagnotte et collecte
Depuis une douzaine d’années, cet homme de 55 ans, qui travaille de nuit à Lyon, est engagé dans une association organisant des séjours en France pour des enfants ukrainiens de familles modestes. Les habitants de son village sont habitués à voir débarquer ces gamins pour les vacances, et la bourse aux jouets organisée chaque année en leur faveur est devenue une institution. A peine rentré le 28 février, Bruno s’est démené pour mettre sur pied un second convoi. Il est alors tombé sur un «vrai miracle», dit-il : un chauffeur de car retraité, qui a racheté son véhicule de fonction dont il ne parvenait pas à se séparer. Restait à remplir le réser