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Libération
Reportage

L’accueil des réfugiés ukrainiens, le «franc succès» d’un village de l’Ain

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Réfugiés ukrainiens en Francedossier
Pour conduire des Ukrainiens à Saint-Didier-de-Formans, Bruno a parcouru près de 8 000 kilomètres. Toute sa commune s’est ensuite mobilisée pour les accueillir.
«Nous avons cinq familles sur notre commune, chez des particuliers. La mairie est là, en appui mais en retrait. Ce qui se passe, c’est d’abord grâce à Bruno», explique Frédéric Vallos, maire de Saint-Didier-de-Formans. (Adrien Baratay/Libération)
par Maïté Darnault, envoyée spéciale à Saint-Didier-de-Formans (Ain)
publié le 23 mars 2022 à 7h51

Bruno a pris la route car il n’avait «pas d’autre possibilité qu’aider». En l’espace d’une dizaine de jours, cet habitant de Saint-Didier-de-Formans, un village de l’Ain, a avalé près de 8 000 kilomètres, effectuant deux allers-retours vers le poste-frontière de Yagodyn, en Pologne, pour conduire des femmes, des adolescents et des enfants ukrainiens loin de leur pays en guerre. Lorsque le conflit a éclaté, Bruno s’est «concerté trente secondes avec [son] épouse», avant de partir, le 25 février, au volant d’un minibus de neuf places. Trois jours plus tard, il a ramené deux femmes, trois enfants et deux adolescents.

Cagnotte et collecte

Depuis une douzaine d’années, cet homme de 55 ans, qui travaille de nuit à Lyon, est engagé dans une association organisant des séjours en France pour des enfants ukrainiens de familles modestes. Les habitants de son village sont habitués à voir débarquer ces gamins pour les vacances, et la bourse aux jouets organisée chaque année en leur faveur est devenue une institution. A peine rentré le 28 février, Bruno s’est démené pour mettre sur pied un second convoi. Il est alors tombé sur un «vrai miracle», dit-il : un chauffeur de car retraité, qui a racheté son véhicule de fonction dont il ne parvenait pas à se séparer. Restait à remplir le réser