Ils assument que cela soit un avertissement. «Inquiets et en colère», les maires et présidents de collectivités réunis au sein de l’association Ville et Banlieue ont lancé ce mercredi à Lyon un appel au président de la République. Profitant du congrès organisé pour les quarante ans de cette structure, ils ont pressé le chef de l’Etat de mettre fin aux «atermoiements» et de prendre «conscience de l’urgence de la situation» dans les quartiers populaires. Six ans après leur appel de Grigny, déjà adressé à Emmanuel Macron alors qu’il venait d’être élu, les membres de ce réseau, représentant tout le spectre politique à l’exception de l’extrême droite, sont venus clamer leur désir de «[faire] République ensemble», tout en partageant le constat d’une «situation qui s’aggrave».
Pauvreté accrue par l’inflation, chômage massif, déshérence d’une partie des jeunes, difficultés des bailleurs sociaux comme des copropriétaires, mixité sociale chimérique : les «risques d’une explosion» des périphéries demeurent intacts, alertent ces élus locaux près de quatre mois après les émeutes les plus violentes que la France ait connu depuis 2005, marquées par de nombreuses dégradations de bâtiments publics et des pillages. Certes, le prochain Comité interministériel des villes (CIV) vient enfin d’être fixé au 27 octobre.