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Le futur «héritage» des JO 2024 : pour la Seine-Saint-Denis, mirage ou rattrapage bienvenu ?

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JO Paris 2024dossier
Les autorités vantent les bénéfices sociaux ainsi que les legs en équipements, infrastructures de sport et transport, supposés profiter aux populations bien au-delà des JO. Le président du conseil départemental, Stéphane Troussel, s’inquiète de la réelle pérennité des investissements mais pointe «la fierté» des habitants.
Lors de l'inauguration du centre aquatique olympique à La Courneuve, le 6 février 2024. (Abdullah Firas/Abaca)
publié le 23 février 2024 à 7h15

«Ne lâchez rien sur l’héritage, car il n’y a que vous que ça intéresse, les autres s’en moquent» : Stéphane Troussel n’a pas oublié le conseil du vieux maire travailliste de Stratford lorsqu’il a visité cette banlieue de l’East End londonien en 2018, six ans après les Jeux de Londres. Le président socialiste du département de Seine-Saint-Denis était alors en quête de modèle pour faire des Jeux olympiques de Paris un levier efficace de transformation de son territoire, comme cela a été le cas pour Barcelone ou Londres. Troussel s’en est souvenu lorsque le Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) a brutalement décidé de délocaliser le tir sportif à Châteauroux.

L’épreuve devait avoir lieu en lisière du parc départemental de la Courneuve, sur le Terrain des Essences, une friche militaire gorgée d’hydrocarbures où se ravitaillaient autrefois les engins de l’armée. Troussel a craint que le budget de 12 millions prévu pour dépolluer ces 13 hectares et en faire une extension du parc ne lui file sous le nez. Il s’est battu pour qu’à la place, le site accueille le départ du paramarathon. Et a sauvé cette petite part de «l’héritage», au cœur de la promesse de Jeux censés tirer vers le haut cet ancien territoire industriel qui a de gro