Pour Haïm Korsia, grand rabbin de France depuis 2014, décrocher un second mandat aurait pu être une promenade de santé. Même s’il reste le favori de l’élection qui a lieu ce dimanche 6 juin, l’affaire est finalement plus disputée que prévue. Haïm Korsia, 57 ans, figure appréciée des milieux politico-religieux français, a face à lui deux challengers : Mikaël Journo, 47 ans, rabbin dans le XVe arrondissement de Paris et aumônier d’hôpital et Laurent Berros, 54 ans, rabbin à Sarcelles (Val-d’Oise), ville qui compte l’une des plus importantes communautés juives de la région parisienne.
Tout va se jouer entre Haïm Korsia et Mikaël Journo, l’un et l’autre candidat depuis mars dernier. Le troisième, Laurent Berros, figure respectée localement, s’est déclaré très tardivement. «Cette candidature a surtout pour fonction d’éviter que les mécontents se focalisent sur le choix de Journo», explique à Libération un responsable juif.
Le poste de grand rabbin de France a été créé en 1808 lors de la mise en place par Napoléon du Consistoire central israélite de France. Fonction très prestigieuse, elle donne autorité sur les rabbins français. Elu pour sept ans par un collège de 330 grands électeurs issus des communautés locales, le grand rabbin de France est aussi l’un des principaux représentants du culte juif auprès des autorités et dans la société