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Bollorisation

Le patron de CNews Serge Nedjar prend la tête des rédactions de Prisma Média

L’arrivée à la tête des rédactions du directeur de la chaîne réactionnaire inquiète les syndicats, qui redoutaient ce moment depuis leur rachat par le groupe de Vincent Bolloré en 2021.

Serge Nedjar devant la commission d'enquête parlementaire de l'Assemblée nationale, le 29 février 2024. (Eliot Blondet/Abaca)
Publié le 10/09/2025 à 21h45, mis à jour le 10/09/2025 à 22h02

Le patron de CNews, Serge Nedjar, proche de Vincent Bolloré, a été nommé mercredi directeur des rédactions du groupe de magazines Prisma Media, également dans le giron du milliardaire conservateur, selon un message aux salariés consulté par l’AFP, ce qui suscite des craintes en interne. «Serge Nedjar est nommé directeur des rédactions Femme, TV, Ludique, Découverte et Economique», écrit Arnaud Lagardère, nouveau président de Prisma Media (Voici, Capital, Femme actuelle, Télé-Loisirs...), dans ce message dévoilé par le magazine Challenges.

Nedjar conserve ses fonctions à CNews. A Prisma Media, il est sous l’autorité du nouveau vice-président Gérald-Brice Viret, également directeur général de Canal+ France, auquel appartient CNews. «Il arrive ce que nous avons craint depuis longtemps: c’est vraiment le début de l’offensive réactionnaire de Bolloré sur Prisma Media», a déclaré à l’AFP Emmanuel Vire, délégué syndical SNJ-CGT du groupe.

Quatre entités distinctes

Ces nominations suivent le départ fin août de la présidente de Prisma Media, Claire Léost, partie pour CMA Media (la radio RMC et la chaîne BFMTV). Elle a été remplacée par Arnaud Lagardère, également vice-président du conseil d’administration de Louis Hachette Group, auquel appartient Prisma.

Vivendi, groupe contrôlé par Bolloré à partir de 2014, a racheté Prisma Media en 2021, et était déjà propriétaire de Canal+. En décembre dernier, ce géant s’est scindé en quatre entités distinctes: Canal+, Havas (communication), Louis Hachette Group (édition et médias, dont Europe 1 et le JDD via le groupe Lagardère) et ce qu’il reste de la holding Vivendi.

Par ailleurs, journalistes et syndicats du Parisien/Aujourd’hui en France se sont alarmés mardi de l’hypothèse d’une vente du quotidien «au groupe Bolloré» par le géant du luxe LVMH, après des rumeurs récurrentes.