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Le préfet de police Didier Lallement devrait quitter son poste le 20 juillet

Selon les informations du «Monde», le haut fonctionnaire controversé, en poste depuis 2019, devrait quitter ses fonctions le 20 juillet. Vivement critiqué pour sa vision du maintien de l’ordre, jugée brutale, il a toujours bénéficié du soutien de l’exécutif.
Didier Lallement à Paris le 17 octobre. (Julien de Rosa/AFP)
publié le 11 juillet 2022 à 10h29

Un préfet cessant ses fonctions est habituellement annoncé en quelques lignes dans le Journal officiel. Le départ de la Préfecture de police de Paris de Didier Lallement, prévue le 20 juillet, devrait faire couler un peu plus d’encre. Selon le Monde, c’est à cette date que le haut fonctionnaire devrait lâcher les rênes de la «PP». Si la «date est susceptible d’évoluer», selon une source du ministère de l’Intérieur citée par le quotidien, le départ du préfet le plus connu de France est acté au sein du gouvernement.

Le 6 juillet, la présidente d’Ile-de-France, Valérie Pécresse, avait même déjà gaffé, en évoquant publiquement ce départ, lors d’une séance au Conseil régional. «S’agissant des questions de sécurité, il faudra attendre la nomination du nouveau préfet de police», avait alors déclaré l’ex-candidate LR à la présidentielle avant d’être interrompue. «Je ne suis pas dans le secret des dieux», s’était-elle ravisée.

«Ce qui m’émeut, c’est le drapeau tricolore»

C’est peu dire que le départ de l’homme de 65 ans, à la tête des forces de maintien de l’ordre dans la capitale et en petite couronne depuis mars 2019, a fait parler. La gestion chaotique de la finale de la Ligue des champions au Stade de France, le 28 mai, avait alimenté les rumeurs sur un départ précipité. Il n’en a rien été. Lors d’une audition au Sénat, le haut fonctionnaire avait assumé «en totalité la gestion policière» de l’événement, admettant «un échec». Dans la foulée, Emmanuel Macron avait réassuré sa confiance à Didier Lallement, ainsi qu’à son supérieur Gérald Darmanin.

Au cours de son mandat, et notamment lors de la crise des gilets jaunes, ses méthodes jugées violentes et son ton volontiers martial lui ont attiré de nombreuses critiques. Ce préfet de police «à poigne», décrit en «républicain autoritaire» fan de la Légion étrangère, n’hésitant pas à lâcher devant ses collaborateurs qu’il ne met «aucun affect dans [ses] relations professionnelles».

«Moi, ce qui m’émeut, c’est le drapeau tricolore qui flotte au vent, le visage des hommes et des femmes qu’on passe en revue…» disait l’intéressé. De quoi laisser entrevoir le style du bonhomme.

Quid de son remplaçant ? Bien qu’exposé politiquement, le poste est prestigieux. Il clôt généralement une longue carrière dans la préfectorale et la police nationale. Le nom de Laurent Nunez, l’actuel Coordinateur du renseignement national (CNR), ancien secrétaire d’Etat à l’Intérieur et ancien préfet des Bouches-du-Rhône, est celui qui circule le plus actuellement.